Only God Forgives - La critique

Publié le 26 Mai 2013

Only God Forgives - La critique

J'avais envie de l'aimer ce film. Peut-être même un peu trop. Tellement, d'ailleurs, que je m'en veux un peu de ne pas l'aimer. Malheureusement, et malgré toute l'affection que je porte à Nicolas Winding Refn et à Ryan Gosling, difficile pour moi de défendre cette œuvre qui m'a laissé complètement sur le bord de la route tout du long. A force de styliser sa mise en scène, NWR oublie complètement de raconter quelque chose. Le réalisateur passe son temps à filmer ses comédiens en train de marcher dans de jolis décors thaïlandais sous de belles lumières sur fond de musique. Film quasi-muet qui fait qu'on a l'impression d'assister à un clip d'électro. Mais un clip d'une heure et demie, c'est long, je vous jure. Effectivement, la mise en scène hypnotique (qui fonctionnait bien dans Valhalla Rising et Drive) fait son effet durant une petite demi-heure mais l'attention du pauvre spectateur que je suis est vite retombée lorsque je me suis aperçu que le film n'allait jamais décoller. NWR, trop conscient de ses qualités et de ses compétences de réalisateur, a peut-être cru que son talent derrière la caméra suffirait à combler un manque flagrant de scénario.

Pourtant, je suis plutôt du genre à voir le positif des choses et à vouloir en tirer des choses intéressantes. A l'instar de "Cosmopolis" de David Cronenberg qui avait ce même côté un peu embarrassant (mais de façon inverse puisque c'était le trop plein de dialogues qui freinait la narration de Cosmopolis contrairement à Only God Forgives) mais qui avait le mérite d'avoir une profondeur que je n'ai pas réussi à retrouver dans le film de NWR. Et franchement, ce n'est pas les quelques effets gores, la scène de combat entre Julian (Ryan Gosling) et Chang (Vithaya Pansringarm) pas spécialement palpitante et une scène de torture à l'effet choc inexistant qui m'ont fait m'arrêter de bailler. Si l'on ajoute que les rues de Thaïlande ont déjà été mieux mises en valeur (même si moins stylisées) dans d'autres films ou clips et vous comprendrez ma déception.

Only God Forgives - La critique

En point positif, on peut tout de même retenir la mise en scène toujours aussi belle de NWR (même si les zooms lents sur les personnages sont un peu trop présents) ainsi que la prestation impeccable de Kristin Scott Thomas. Ryan Gosling, toujours bon, interprète malheureusement un personnage complètement effacé et se retrouve donc relayé au second plan. Choix audacieux et compréhensible, certes, mais peu payant. C'est donc la gorge nouée que je termine cette critique d'un film dont j'attendais beaucoup. La déception n'en est que plus grande.

Ma note : 3/10

Rédigé par Gib

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