Qu’est ce que t’as ?! T’aimes pas les clowns ?
Publié le 9 Septembre 2017
Cette phrase-titre, réplique du Capitaine Spaulding dans « Devil’s Reject », me permet de lancer le sujet des clowns flippants au cinéma et à la télévision pour fêter la sortie de «ça », la nouvelle adaptation du roman de Stephen King. Cet article n’aura rien d’exhaustif mais permettra de se remémorer quelques films sympathiques, diverses anecdotes autour de ceux-ci et surtout de parler d’autres choses que des clowns !
A tout seigneur, tout honneur, commençons par « Il est revenu », première adaptation du roman « It », sortie sur les écrans de télévision en 1990 et réalisée par Tommy Lee Wallace. D’une durée de 3h14, ce téléfilm réussi mettait en vedette, dans le rôle de Pennywise, le clown maléfique, l’excellent Tim Curry dont l’interprétation mémorable restera à jamais dans les annales. On pourrait passer des heures à parler des diverses performances de Curry dans sa filmographie mais je voudrais seulement vous remémorer sa composition formidable dans la série « Les contes de la Crypte ». Souvenez-vous, dans l’épisode « Mort d’un pigeon voyageur », il interprétait tous les personnages d’une famille de dégénérés et notamment celui de la fille, Winona, qui dégouta des rapports sexuels bon nombre d’adolescents des années 90 (et ce, pendant un certain temps) ! En effet, impossible d’oublier cette scène ou Winona cherche à voir si son otage est bien amoureux d’elle en lui faisant « l’amour »… car comme elle le dit : le corps ne ment pas ! Brrr ! L’image de sa culotte qui tombe et de son visage pendant l’acte font encore froid dans le dos !
Revenons un peu en arrière, soit en 1988, pour parler du très cool et original « Killer Klowns from outer space », unique film dans lequel les clowns sont des extraterrestres. Pour capter l’essence de ce film décalé, plutôt qu’un long paragraphe, je préfère vous copier un extrait du film que j’ai piqué sans vergogne sur le site Nanarland (merci à eux). Au-delà des clowns, ce sont les décors et personnages mais surtout les dialogues improbables qui rendent ce film inoubliable.
Mike (les mots lui manquent): « Nom d’un chien ! C’est pas une étoile filante ! Ca ressemble à une... à un...
Debbie (secourable): ...chapiteau de cirque !
Mike (songeur): Mais qu’est-ce que peut faire un cirque dans un coin aussi perdu ? C’est plutôt mal choisi comme emplacement...
Debbie (sa perspicacité la fait paniquer): Ca ne va pas ! Tout ça n’est pas normal !! Nous étions à la recherche d’une étoile filante !!!
Mike (gamin): Une minute, ça à l’air chouette ! On va voir ce que c’est ! »
Puis, une fois à l’intérieur du vaisseau spatial (en forme de chapiteau donc) :
Debbie (charmée): « Ha ! Ha ! Comme c’est bizarre... Quelle sorte de cirque cela peut-il bien être ?
Mike (pédant): Ce doit être un de ces cirques européens, tu vois, qui donnent dans le genre fantastique. »
Evoluant dans un couloir joliment coloré, les deux jeunes gens semblent de plus en plus enchantés.
Mike (au comble du ravissement): « C’est un endroit fabuleux... on dirait qu’il a été décoré par des clowns en folie ! »
Et oui.
Un an plus tard sortait « Clownhouse » de Victor Salva. Le film raconte l’histoire de trois psychopathes échappés d’un asile qui tuent des clowns afin de subtiliser leur identité et traquer des jeunes gens. Si le film est agréable à visionner, il est surtout marqué par une sombre histoire. En effet, pendant le tournage, Salva a été inculpé puis condamné pour attouchement sur mineur sur un de ces comédiens. Si cela ne l’a pas empêché de tourner d’autres films et de connaître un succès avec « Jeepers Creepers » et sa suite, excellents films d’horreurs au demeurant, les répercussions sont encore visibles aujourd’hui puisque la première projection du troisième volet de « Jeepers Creepers » a été annulé (en aout 2017) suite à des protestations et une polémique à cause de son passé. Chacun aura son avis sur le sujet mais Victor Salva ayant purgé sa peine à l’époque et n’étant pas récidiviste, il serait préférable de laisser les œuvres vivrent au-delà de leur créateur, aussi antipathique peut-il être.
En 2007 sortait « Burger Kill », un slasher dont j’obtint le DVD dans le magazine Mad Movies. Si le film se regarde sans déplaisir, je me rappelle principalement de deux éléments amusants. Le premier étant les meurtres tournés en vitesse rapide sur une musique assourdissante puis ponctués de mises en mort en CGI bien ridicules ! Et ouais, les mecs, pour un slasher, rien ne vaut le latex et le faux sang. Le second point est la version française à la ramasse. Les traductions sont souvent sujets à rigolade mais c’est surtout le cri de l’héroïne, strident et interminable, qui rendait dingue ! Bon, je me moque, mais « Burger Kill » est tout de même une bande sympa qui vous fera passer un bon samedi soir entre potes ! Ah et l’actrice principale de cette série B, Leighton Meester, est la comédienne qui joue le rôle de la pimbêche de Blair Waldorf dans « Gossip Girl ». C’est dans la série qu’on devrait lui foutre un clown aux trousses, tiens !
Voyageons maintenant vers l’an 2012 pour la production du film « Stitches » de Conor McMahon. Film irlandais, ce qui est assez rare pour être souligné. « Stitches » qui deviendra lors de sa sortie en France : « Dark Clown »… Euh ouais, Ok… Pour fêter cette absurdité, une petite liste des films aux titres originaux anglais qui ont aussi un (autre) titre anglais en France : « Cruel Intentions » qui est devenu « Sexe Intentions » (ha bah, c'est français alors? mince, désolé), « Wild things » qui est devenu « Sexcrimes », « The Hangover » : « Very Bad Trip », « The other guys » : « Very Bad Cops », « Phone booth » : « Phone Game »… Ah oui, d’ailleurs le titre original de « Burger Kill » est « Thru Drive ».
En 2014 était produit « Clown » de Jon Watts. Film pas inoubliable mais pas déshonorant pour autant produit par Eli Roth. Alors, Eli Roth en tant que producteur, c’est quand même pas aussi bon qu’Eli Roth réalisateur. Il faut dire que le gaillard avait frappé fort en 2002 en réalisant le cultissime « Cabin Fever » avant de retourner les estomacs et de marquer les esprits quelques années plus tard avec « Hostel » et « Hostel chapitre 2 ». Ensuite, ça a perdu un peu en qualité tout en restant très honorable (« The Green Inferno », « Knock knock »…). Côté production, c’est un peu moins glorieux donc avec un « Aftershock » à la limite du soutenable, « Le dernier exorcisme » 1 et 2 d’un niveau plus que contestable, le remake irritant de son « Cabin Fever » et cerise sur le gâteau, il a coproduit « Baywatch » en 2017 ! Allez, c’est pas grave, je t’aime quand même Eli !
Bien qu’on pourrait encore digresser sur les sujets des Clowns avec Jigsaw ou le capitaine Spaulding, je vais conclure en parlant d’un clown vraiment flippant. Celui du sketch central du film « Amusement ». Dans ce film, une babysitter se retrouve dans une chambre dans laquelle il y a des dizaines de peluches de clowns dont une grandeur nature dans un rockin’chair. Sauf que lorsque la babysitter en parle, au téléphone, au proprio de la maison, ce dernier n’a pas connaissance de cette « peluche » là. Efficace et bien ficelé, je vous conseille vivement de voir ce film. Sur ce, fonçez voir «It » dès que « ça » sort. Je ne l’ai pas encore vu mais les premiers échos sont très bons !